Le sanctuaire Fushimi Inari de Kyoto est une étape incontournable pour quiconque visite le Japon. Célèbre pour ses mille portes torii vermillon brillantes, le site comprend plusieurs édifices et des sentiers qui serpentent dans les bois du mont Inari. Au moment de planifier votre visite, pensez à consacrer au moins quelques heures à Fushimi Inari pour admirer les monuments, contempler le paysage pittoresque et, bien sûr, prendre quelques photos de vous à l’intérieur des emblématiques portes torii.
Il s’agit d’un sanctuaire shinto, une religion autochtone du Japon. Le shintoïsme fait la part belle aux kami, des entités surnaturelles qui sont vénérées dans des sanctuaires situés dans les habitations des Japonais et dans des lieux publics. Les offrandes de nourriture et de boissons aux kami sont censées apporter leurs bénédictions. Inari est le kami du riz, ainsi que de la fertilité, du saké et du thé, de la prospérité et de la chance. Généralement considérée comme une femme est une divinité essentielle du shintoïsme.
Fushimi Inari - source : canva
Inari étant également associée aux renards, la couleur rouge-orange des portes du sanctuaire de Kyoto coule de source. Vous remarquerez également des images et des statues de renards partout dans le parc. Les renards étaient considérés comme les messagers d’Inari, et certains croient même qu’elle est elle-même un renard. Cette croyance vient sans doute d’un mythe autour d’Inari.
Selon lui, la déesse est descendue du ciel sur un renard blanc en pleine famine. Elle aurait apporté avec elle des céréales qui pousseraient dans le terrain marécageux que la légende décrit comme commun dans l’ancien Japon. Ine, qui signifie « riz » en japonais, est le nom du grain qu’elle a apporté avec elle, et ine-nari, qui a donné son nom à ce kami, signifie « faire pousser du riz ».
Les renards d’Inari ne sont pas non plus tout à fait de ce monde. En effet, les kitsune sont des renards dotés de pouvoirs surnaturels, comme la capacité de prendre la forme d’humains. Ils peuvent avoir jusqu’à neuf queues et jouent de nombreux rôles dans le folklore japonais et tout au long de l’histoire, et sont présentés comme des personnages rusés, des gardiens ou parfois même des démons. Les portes du sanctuaire de Kyoto sont orange, et pourtant, en tant que créatures célestes, les kitsune d’Inari sont censés être blancs.
Renard et culte d'Inari - source : canva
Le culte d’Inari remonte au moins au VIIIe siècle, lorsque le sanctuaire Fushimi, à Kyoto, a été établi. On pense qu’Inari était déjà un kami populaire lié à l’agriculture avant cette époque. En 942, pensant qu’elle apportait sa contribution à la répression de la rébellion, l’empereur a classé Inari au premier rang des kami protecteurs. Le sanctuaire Fushimi Inari a reçu le patronage impérial et est devenu un site de pèlerinage populaire. En 1468, le complexe du sanctuaire fut incendié pendant la guerre, et ne fut complètement reconstruit que 30 ans plus tard.
Au fil des siècles, le rôle d’Inari dans la société japonaise s’est élargi. Au XVIe siècle, Inari était la patronne des forgerons et des guerriers ; plus tard, elle est devenue le kami des pêcheurs, prévenait les incendies et veillait sur les prostituées. On priait Inari pour avoir de la chance et des enfants, ainsi que pour aider à guérir des maladies allant des maux de dents à la syphilis. Lorsque l’argent a remplacé le riz, Inari est devenue responsable des finances et des affaires. Sur les dizaines de milliers de sanctuaires shintoïstes du Japon, on pense qu’un tiers est dédié à Inari, sans compter le nombre de sanctuaires dédiés à ce kami situés dans les habitations des Japonais.
Les torii vermillon sont une caractéristique des sanctuaires Inari. Vous trouverez également des statues de kitsune aux abords du site, arborant souvent des bavoirs rouges mis par les fidèles pour signifier leur respect. Habituellement, les kitsune apparaissent en couple, un mâle et une femelle, et tiennent un symbole dans leur bouche ou leurs pattes. Ces symboles sont liés à Inari, et peuvent être une gerbe de riz, un bijou ou une clé. Les adorateurs laissent des offrandes de riz ou de saké, et parfois même du tofu, considéré comme la nourriture préférée des renards.
Statue de Kitsune - source : canva
Le plus célèbre est le sanctuaire Fushimi à Kyoto, situé sur le mont Inari. Les visiteurs y entrent par la porte Romon, offerte en 1589. Au-delà se trouve le hall principal, où les visiteurs peuvent faire une offrande en signe de respect à Inari. Derrière le terrain principal se révèlent les rangées de portes torii, qui serpentent à travers la forêt jusqu’au sommet. On dit que le terrain du sanctuaire compte 10 000 portes !
Le pèlerinage ici est le seul pratiqué dans le shintoïsme. En effet, cette religion se caractérise par une relation plus personnalisée avec les divinités. La torii de Fushimi est considérée comme une porte menant à un espace sacré. Parmi les traditions pratiquées lors d’un pèlerinage à Inari, citons le fait de poser une question à un rocher à laquelle ce dernier ne peut répondre que par oui ou par non, de prier un arbre qui est censé garantir le succès dans les affaires, d’applaudir un étang si le pèlerin a perdu quelqu’un et d’écouter un écho qui signifie son retour, de laisser une lettre sur un autel rocheux ou un drapeau de prière pour implorer une meilleure santé.
Torii de Fushimi - source : canva
Si vous voulez marcher jusqu’au sommet de 233 mètres, il vous faudra deux ou trois heures pour monter et redescendre. Sur le chemin, vous passerez devant plusieurs petits sanctuaires, et même quelques restaurants et salons de thé. Vous y trouverez également un point de vue à peu près à mi-chemin : vous pourrez y admirer la vue sur Kyoto qui s’étend en contrebas, puis faire demi-tour si vous ne voulez pas faire le circuit complet.
Sanctuaire - source : canva
Tous nos voyages à Kyoto vous donnent l’occasion de passer sous les mille portes torii et d’admirer le majestueux sanctuaire Fushimi. Allez donc jeter un œil à nos prochains voyages et découvrez par vous-même ces vues imprenables et l’espace sacré !